mardi 21 avril 2009

c'est n'être bon à rien de n'être bon qu'à soi

Voilà les propos d'un éthicien récupérés sur le site de "Marianne". Cela m'a permis de découvrir une nouvelle profession celle d'éthicien (il serait intéressant de réfléchir à ce qui conditionne la naissance de cette nouvelle expertise). Si je ne partage pas tous ses points de vue, je trouve l'article intéressant et la devise de Voltaire, utilisée en guise de préambule, replace bien à mon sens la notion d'intérêt général.

"«C’est n’être bon à rien de n’être bon qu’à soi.» (Voltaire)
Il faut «moraliser» le système, c’est la rengaine du moment. Et si la morale n’avait rien à faire dans cette histoire? Et si c’est d’éthique dont nos dirigeants manquaient cruellement ? Michel Le Net, auteur d’un «Bréviaire de l’éthicien», lui fait très clairement la différence entre ces deux notions.

Michel Le Net a travaillé dans les années 1970 aux côtés de Pierre Messmer et de Simone Veil sur des sujets aussi différents que la sécurité routière, la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme. Au début des années 1990, il fonde le Cercle d’Ethique des affaires, une structure associative qui regroupe près de 120 adhérents dont certains dirigeants d’entreprises du CAC 40 et dont le but est de faire progresser l'idée d'une éthique managériale. Il vient de publier un Bréviaire de l’éthicien, un ouvrage qui regroupe plusieurs centaines de citations (voir extraits ci-dessous) et qui mériterait d’atterrir entre les mains de tous les dirigeants économiques et politiques…
Marianne2.fr : En ce moment, on nous répète jusqu'à plus soif qu’il faut « moraliser » le système. L’expression doit vous faire sourire, vous qui faites parfaitement la distinction entre la « morale » et l’« éthique » ?
Michel Le Net : Ce sont deux termes fondamentalement différents. L’éthique traite des actes, la morale relève des mots. L’éthique, c’est le faire. La morale, c’est le dire. L’éthique précède la morale comme les actes précèdent les mots.
Ceux qui en appellent à la moralisation de la vie financière oublient que les gouvernements ont édité des règles et que l’arsenal législatif est à notre disposition. Les systèmes pour prévenir la corruption existent depuis dix ans dans les banques. Ce qui manque, c’est la volonté politique de faire, d’aller plus loin. C’est la règle des « 3 C » : « Convaincre », « Contrôler » et « Contraindre ». Le troisième volet de cette règle n’est pas appliqué. Il suffit de l’appliquer.

Est-ce que cette crise que nous vivons ne serait donc pas finalement une crise de l’éthique, une crise du « faire » ?
Depuis que nous sommes entrés dans cette crise — qui est moins une crise qu’une rupture d’évolution — nous sommes noyés d’informations, de déclarations péremptoires. Tous les experts de la planète nous expliquent pourquoi nous connaissons cette situation et quand nous allons en sortir. Mais ce qui est inquiétant, c’est de constater qu’à chaque fois, les mêmes circonstances ont conduit aux mêmes effets : comment se fait-il que nous n’ayons pas su tirer profit des expériences passées ?
Ce qui m’amène à croire à la notion de « plafond de verre » : nous avons peut-être la capacité de réfléchir que jusqu’à un certain niveau. La question est donc de savoir comment élever le niveau de ce « plafond de verre ». J’accorde pour ma part beaucoup d’importance au comportement individuel. Si seulement nous avions des présidents qui donnent l’impression de comprendre la réalité des choses, qui ont un comportement de modestie appliquée, et pas cette étrangeté — je ne veux surtout pas personnaliser — que peut être un président « bling bling ». Je crois beaucoup à la modestie de la représentation nationale qui induit chez les citoyens un comportement analogue. Si le Président, ses ministres, les parlementaires annonçaient une réduction de 10% pour se mettre au diapason, un vent de compréhension soufflerait sur le pays. Ce qu’on doit attendre de nos dirigeants, c’est un comportement en phase avec les attentes du moment. C’est ça l’exemplarité.
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